Résumé : L’interrogation d’une Nation et a fortiori d’une République qui serait menacée par des phénomènes infra ou supra nationaux n’est pas récente. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale elle connaît une exacerbation réelle qui correspond aux phénomènes de globalisation et de mondialisation. Le développement des échanges, les mouvements de capitaux et de personnes, les accélérations prodigieuses en matière d’information et de communication qui font de notre planète “un village global” sont autant de facteurs qui font craindre à certains un ébranlement des principes républicains : d’un côté, le repli sur sa communauté, de l’autre, le repli sur soi.
S’il est vrai que l’État-nation doit permettre à l’individu de faire cohabiter toutes les facettes identitaires qui le composent, il ne peut laisser se développer des phénomènes qui remettent en cause la relation contractuelle qu’il entretient avec ses nationaux. Dans cet esprit, le communautarisme peut être envisagé comme une menace en tant qu’il est une idéologie reposant sur des fondements socio-biologiques discutables. En outre, si le terme de communautarisme désigne des groupes culturels partageant une même religion, une même langue, une même culture il se caractérise d’abord par sa prétention à opposer à la relation citoyenne une autre allégeance qui se veut prioritaire. Il remet en cause la construction et le principe même d’une société politique transcendant les spécificités culturelles
Dans un monde qui se complexifie, la tentation est aussi grande de recourir au “chacun pour soi”, de se désengager collectivement et de miner l’idée même d’intérêt général qui est intrinsèquement liée à la tradition républicaine. Le politique a pour devoir de s’impliquer non pas pour contraindre les individus dans leurs choix, mais pour défendre l’intérêt général ! Mais qui le détermine ? Comment ? Sachant que la somme des intérêts individuels ne fait pas l’intérêts général, et qu’une régulation est nécessaire dans ce sens. C’est la mission du politique à qui le peuple a confié la gestion de la cité.
Pour alimenter cette problématique plusieurs axes de réflexions sont ouverts :
NATION, RÉPUBLIQUE ET COMMUNAUTÉS
- • Le couple Nation française et République – Blandine KRIEGEL, Professeur à l’Université Paris X – Nanterre
- • Nation et communautés : une approche comparative – Heinz WISMANN, Professeur à l’Université de Heidelberg
- • République française et groupes infra-nationaux – Dominique SCHNAPPER, Directrice des études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales
SENTIMENT RÉGIONAL ET APPARTENANCE NATIONALE
- • Y a-t-il ambiguïté alsacienne face à l’impératif citoyen ? – Gabriel WACKERMANN, Professeur à Paris-Sorbonne (Paris IV)
- • L’Alsace entre l’Europe et la République française – Georges BISCHOFF, Professeur à l’Université Marc Bloch de Strasbourg
LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE, DÉPASSEMENT OU DÉPLACEMENT DE LA DIALECTIQUE NATION/MINORITÉS ?
- • Nations et nationalismes : quelques rappels historiques – Anne-Marie THIESSE, Directeur de recherche au CNRS
- • La construction européenne face aux identités nationales et sub-nationales – Yves DÉLOYE, Professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg
Ce colloque a fait l’objet d’une publication intégrale de ses interventions et débats. Il est possible de se la procurer pour 5 euros + frais d’envoi, nous contacter pour tout envoi.